Fabienne Lauzent, présidente de la délégation de Marseille, secteur Vaucluse

Fabienne Lauzent

Quand une ancienne handballeuse de haut niveau, joueuse en première division et en Équipe de France, devient marchande de presse,  comment le vit-elle ?

"Il faut bien ça pour supporter la vie du commerce de presse et de tabac, s’amuse Fabienne Lauzent. Le combat, ça me connaît". En quelques minutes de discussion, le personnage est planté. La commerçante a un parcours atypique, qui l’a menée à s’associer à sa soeur Aline en 2007 pour reprendre une presse-tabac de L’Isle-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse. En 2016, nouveau défi, avec la reprise quelques mètres plus loin d’un point de vente avec un café attenant.

"Nos parents et grands-parents étaient commerçants, dans la vente de fruits et légumes. Plus jeunes, nous ne voulions surtout pas poursuivre cette carrière, nous disions vouloir nos week-ends et nos vacances ! Et puis, après quelques années dans nos métiers respectifs, nous avons eu envie de changer, et nous avons appris à découvrir le métier", se rappelle Fabienne Lauzent.

Les deux soeurs se répartissent les rôles : à Aline l’administratif, à Fabienne le commercial… et toutes les deux "donnent l’exemple" à leurs équipes en "sachant tout faire" dans le magasin. Pour mieux connaître son métier et ses subtilités, la commerçante s’est aussi rapidement rapprochée de Culture Presse. "J’ai un côté humaniste, j’aime m’occuper des gens. M’impliquer dans l’organisation professionnelle m’a permis de participer aux problématiques qui touchent le métier, et parler à mes confrères aussi de ce qui va bien et de ce qu’on obtient", raconte  Fabienne Lauzent. Et de citer l’exonération de CFE ou, plus récemment, l’aide exceptionnelle accordée aux spécialistes indépendants. "Quand certains se sentent démunis, je cherche à leur apporter des solutions en veillant à ne jamais donner de leçons", souligne encore l’élue.
Cette dernière doit d’ailleurs déployer des trésors de diplomatie et d’écoute pour épauler au mieux ses confrères dans la période actuelle. Sa délégation était en effet servie par le dépôt d’Avignon, dépendant de l’ex-SAD de Marseille. Le mandat a désormais été repris par le dépôt de  Nîmes, avec logiquement quelques difficultés. "J’attends que le dépositaire puisse s’installer doucement et que nous soyons en relation avec un commercial terrain. Ensuite, j'organiserai une réunion locale de la délégation pour présenter les équipes à mes confrères", prévoit la  commerçante.

"Face aux difficultés, il faut toujours mettre le positif en avant, montrer qu’il y a du sang neuf, surtout dans une fin d’année qui devrait être  économiquement compliquée pour nous tous. Mais nous allons nous battre", promet-elle. Une compétitrice à vie !

 

Sarah Benayoun
Bio Express

Octobre 1969 : Naissance à Sorgues (Vaucluse)
1984 : Entre en sport-études à Marseille, puis intègre l’Insep de Paris
1994 : Obtient un BTS secrétariat de direction
À partir de 1996 : Travaille dans plusieurs sociétés comme attachée de direction
2007 : Reprend une presse-tabac à L’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse) puis, en 2016, un autre point de vente attenant à un café
2016 : Est élue présidente UNDP (Culture Presse) du Vaucluse
2019 : Est nommée présidente de la délégation de Marseille, secteur Vaucluse