Jean-Luc Joffin, président de la délégation de Nancy

Jean-Luc Joffin, 57 ans, a les idées claires de celui qui sait pourquoi il est là. Pourtant, son parcours n’a rien de linéaire.

À 22 ans, il se destine à une carrière dans la banque. Huit ans plus tard, alors qu’il est responsable d’agence, il a le sentiment d’avoir fait le tour de la question. Il entame alors sa première reconversion professionnelle chez Lactalis, deuxième groupe agroalimentaire français après Danone.

Vingt ans durant, Jean-Luc Joffin y exerce des fonctions commerciales en lien avec la grande distribution. Il voyage alors constamment. En 2005, à 47 ans, il éprouve le besoin de revenir à l’essentiel. Petit-fils de droguiste, fils d’un horloger bijoutier, Jean-Luc a le commerce dans le sang. Et il aime le papier, l’ambiance des magasins de presse…

Un vrai plaisir à travailler la presse

En 2005, il quitte Lactalis pour prendre un Mag Presse de 50 m² à Vandœuvre-lès-Nancy. "Après trois mois passés la tête dans le guidon, j’ai éprouvé un vrai plaisir à travailler la presse, produit vivant qui se renouvelle sans cesse et se vend bien, sous réserve qu’on le mette en valeur en utilisant les bonnes recettes commerciales."

S’il constate que la gestion de la presse a des points communs avec celle des produits frais, il regrette que le système de distribution ait des décennies de retard par rapport à celui des GMS. Désorienté, il se rapproche de Culture Presse, anciennement UNDP. Michel Ganaye, président de Meurthe-et-Moselle, lui explique les rouages de la distribution de la presse tout en le rapprochant d’une organisation professionnelle qui défend des dossiers comme la rémunération ou l’informatisation du réseau et soutient les marchands sur le terrain.

"Parfois, mes confrères sont confrontés à des problèmes qui les dépassent. À Culture Presse, notre rôle est de les écouter, de les informer et de les épauler." Dès 2006, Jean-Luc Joffin seconde Michel Ganaye. Au départ de ce dernier, en 2009, il est élu président départemental.

En une période où le regroupement des dépôts génère bien des tensions, l’homme n’économise pas son énergie. Il passe des heures chaque jour au téléphone avec ses confrères, écoute leurs doléances qu’il fait remonter aux messageries, cherche des solutions pour remédier aux problèmes les plus urgents.  Il est secondé dans sa mission par Christian Rebours, l’un de ses associés du Mag Presse de 150 m² de la galerie commerciale Cora d’Houdemont (54). Il y a investi en 2010, après avoir revendu celui de Vandœuvre. Leur objectif à court terme : avoir 4 ou 5 référents Culture Presse dans le département "pour qu’ils nous remontent leurs attentes et celles de leurs confrères."

Savoir lire le relevé hebdomadaire

Selon lui, nombre de problèmes sont liés au fait que les marchands déchiffrent mal les bordereaux de livraison. Aussi a-t-il organisé en mai une réunion pédagogique sur le  relevé de presse hebdomadaire, initiative appréciée qu’il reitérera prochainement.

Conscient de sa mission d’accueil des nouveaux entrants dans une profession aux règles complexes, cet homme généreux souligne : "Les marchands qui vendent leur affaire doivent nous en informer pour que nous assurions un bon passage de témoin".

Puis, il revient sur son cheval de bataille, hérité de la grande distrib’ : le merchandising. "Je change tous les jours les premières gorges des linéaires presse et les Unes en vitrines, vitrines que je renouvelle entièrement chaque semaine. La presse doit bouger. En effet, c’est en cherchant le produit qu’il est venu acheter que le client craquera en plus pour un autre, sous réserve que le rayon fasse envie."