Joël Atger, président de la délégation de Millau

Dans la vie, Joël Atger laisse faire le hasard et son intuition. C’est comme ça qu’après dix ans passés au sein d’une entreprise agricole, ce Millavois pur jus a décidé de reprendre un commerce de presse. Sans formation préalable, et sans personne pour l’inspirer dans ce choix.

"Je travaillais au sein d’une coopérative agricole où compter ses jours de congés ou ses heures, ça ne se faisait pas, se souvient Joël Atger. Alors j’avais déjà pris le pli ! Un jour, après un désaccord, j’en ai eu assez et je suis parti. Il fallait bien travailler… j’ai su qu’un magasin de presse était à vendre, mon épouse et moi avions un peu l’âme commerçante, et nous nous sommes lancés là-dedans complètement par hasard !"  
En 1996 donc, premier magasin très petit à Millau, puis un deuxième avant de reprendre, en 2000, la Maison de la Presse de la ville, un commerce de 120 m² en plein centre-ville. Dès le début de sa nouvelle carrière, le marchand de presse novice s’engage à ce qui était encore l’UNDP. "Le président était alors Jean-Pierre Marty et Gérard Proust, qui allait lui succéder ensuite, cherchait quelqu’un pour représenter l’organisation professionnelle dans l’Aveyron. Comme j’avais l’expérience du monde coopératif, m’engager pour participer à la vie de ma nouvelle profession me semblait normal", explique Joël Atger.
Depuis, le marchand a assisté à la quasi-totalité des congrès nationaux, et toutes les éditions d’Expopresse depuis la première. Mais c’est surtout au plus près du terrain qu’il conçoit son rôle. Dans ce département très rural, les difficultés de distribution sont fréquentes. "Le dépôt doit être repris depuis quatre ou cinq ans, et les marchands subissent des ratés sur la qualité de service. Dans une zone comme la nôtre, il y a peu de confrères qui veulent s’implanter, surtout en presse pure. Et puis on est un peu au bout du monde, il est rare que les éditeurs ou partenaires viennent nous voir", regrette Joël Atger. D’ici un an, le commerçant prendra sa retraite, et compte bien profiter du charme rural de l’Aveyron et… de ses ânes.
Mais en attendant, les sujets de mobilisation ne manquent pas. Pour impliquer ses confrères et, pourquoi pas, motiver un successeur, Joël Atger est convaincu des vertus "des réunions très locales, en petit comité, où les gens se connaissent et partagent les mêmes contraintes". "Franchement, les arguments sont tout trouvés. On vient de vivre un moment où, sans la représentation professionnelle, que serait-il advenu de nous ? Nous aurions fermé comme les bars et les restaurants ! Tout ce qui a été obtenu l’a été grâce à des confrères qui à un moment ont mouillé la chemise en adhérant à Culture Presse",
défend l’élu. Il n’y a plus qu’à faire passer le message.