Luc Chautard, président de la délégation de Corse

Dire que les Corses sont entiers, c’est un cliché. Mais pour Luc Chautard, la presse, c’est comme tout le reste : on le fait avec passion, ou on ne le fait pas.

Et pourtant, il n’était pas prédestiné à choisir le métier de marchand. "J’ai travaillé pendant 15 ans en tant que commercial dans l’agroalimentaire, puis un ancien associé est venu me proposer de reprendre un presse-tabac. Je ne fumais pas, je lisais la presse de manière assez classique, mais j’aime les défis.

Et surtout, je voulais travailler pour moi", se rappelle-t-il.
Au bout de trois ans, Luc Chautard rachète les parts de son associé, et se retrouve seul à la gestion de son point de vente, situé dans un centre commercial de Borgo, à 20 kilomètres au sud de Bastia. Enfin seul… pas tout à fait : "nous formons une véritable équipe avec ma femme ; elle m’aide au magasin, je l’aide à la maison", explique-t-il.
Il faut dire qu’avec cinq enfants de 4 à 17 ans, et un commerce à gérer, les journées sont forcément bien remplies ! Mais c’est justement ce qui porte ce commerçant. "J’aimerais que les journées fassent 36 heures !", sourit-il.

Des spécificités corses

Cette énergie, Luc Chautard la met aussi désormais au service de ses confrères en tant que président départemental Culture Presse. De fait, les tâches ne manquent pas. En cause, des difficultés spécifiques à la distribution en Corse,
où on compte quelque 230 diffuseurs. "L’avion qui livre les quotidiens depuis le continent arrive au moins une fois par semaine en retard. Dans ce cas, nous sommes livrés vers 10 ou 11 heures du matin : ce sont des ventes perdues
pour toute la filière ! Les publications arrivent par bateau. Quant aux suppléments, il n’y a pas une semaine où on les a tous", déplore le marchand. En lien constant avec les responsables du dépôt de Bastia, Luc Chautard entend militer pour que les quotidiens nationaux soient imprimés directement sur l’île de Beauté, dans les installations de Corse-Matin. Mais aussi pour le maintien d’une formation obligatoire pour les marchands.
"Depuis tout petit j’aime rendre service à tout le monde. Dans mon métier, j’aide mes clients et maintenant, si je peux faire avancer le métier, je m’investirai corps et âme », promet-il. Entier, on vous dit…