Covid-19 : Message de Daniel Panetto aux marchands de presse du 20 mars

Daniel Panetto

Chères consœurs, chers confrères,

Je poursuis le contact direct avec vous pour vous donner les nouvelles du front (au moins avant la pause du week-end).
Vous avez été très nombreux à ouvrir les deux derniers mails que je vous ai adressés hier, et à me répondre aussi. Beaucoup de messages de remerciement, de soutien, et quelques questions très pertinentes ou demandes de précision… Je vais tâcher d’y répondre ici et dans mes prochains messages.

Je remercie aussi les élus de Culture Presse, qui gèrent de front les problèmes que nous connaissons tous, en plus des contacts avec vous les adhérents sur le terrain, et leurs autres interlocuteurs. Merci également aux équipes permanentes de Culture Presse, qui restent totalement mobilisées en cette période de crise.

Point de situation :

1. Sur le livre. Nos confrères libraires ont malheureusement du fermer, n’étant pas considérés, comme nous, comme essentiels au maintien de la vie de la Nation. Je voulais leur témoigner de ma solidarité. Je sais que leur combat se porte sur les ventes en ligne… en effet le risque est fort que les lecteurs se reportent sur les commandes internet, sur Amazon… Je leur transmets tout le soutien possible. En tout cas, rappelons à la clientèle que certains d’entre nous vendent du livre.

Justement, j’ai eu des contacts avec Hachette et Editis. Vous avez du recevoir un email de la part de votre contact local, qui a du vous informer de la continuité de service voire des décalages de paiements. Pour ceux qui sont livrés par des grossistes, je vous conseille de leur écrire pour leur demander leurs préconisations, et un report de facturation. En ces temps de crise, n’hésitez pas à prendre les choses en main !

2. Concernant l’aide de 1500€ aux commerces qui auront une baisse d’au moins 70% de leur CA : certains se demandent légitimement si les périodes de comparaison 2019 vs 2020 seront bien comparables (à partir du confinement, sur la même période 2019, logiquement). C’est un point qui reste à éclaircir. J’ai posé la question au Ministère de l’Economie – j’attends la réponse précise. En attendant sachez que le décret est en cours de rédaction et apportera sans doute les précisions recherchées.

3. Concernant le report des loyers et des factures d’eau et d’électricité, nous avions vu juste : il faut effectivement contacter vos bailleurs et vos fournisseurs pour demander un report. N’hésitez pas à utiliser notre courrier-type.

4. Concernant la distribution de la presse. Elle continue d’être assurée, et plutôt bien, d’après les échos que j’ai eus du terrain. Les éditeurs de quotidiens (nationaux et régionaux), via l’Alliance, m’ont assuré de leur mobilisation totale pour produire le papier en quantité suffisante. Il en est de même globalement pour les éditeurs de la presse magazine, même s'il peut y avoir des situations contrastées d'un éditeur à l'autre et selon les périodicités des titres.

Bien sûr, certains d’entre vous doivent connaître des problèmes de réglages, j’en suis conscient. Le contexte rend la chose compréhensible… Attention certains d’entre vous oublient de déclarer lorsqu’ils ferment ou adaptent leurs horaires : je vous invite à le faire si c’est votre cas, au sein des outils messagerie ! Et ce afin de favoriser l’adaptation des réglages.

Alors comment procéder ? Vous irez dans vos outils de dialogue pour déclarer une « fermeture pour congés ». Le mieux est d'ailleurs d'appeler ou d'envoyer un mail au dépôt. Nous vous conseillons d'indiquer une date de réouverture au 15 avril. Vous informerez le dépôt en cas de réouverture anticipée. Pendant votre fermeture, votre dépositaire procèdera à un « amorçage ». Autrement dit, il vous mettra de côté des quantités réduites des titres paraissant pendant la fermeture et qui seront encore en vente à votre reprise. Ainsi vous aurez du papier frais. Pendant cette période, vos prélèvements sont suspendus.

Pensez à indiquer à votre dépositaire (par mail ou téléphone) de l'adaptation de vos horaires, et/ou de jours de fermeture dans la semaine afin qu'il puisse adapter les réglages et les tournées.

Enfin, certains titres ont réduit la voilure ou adapté leurs éditions, voire modifié leurs prix de vente (l’Equipe, par exemple), d’autres ont suspendu temporairement leur parution (Paris Turf par exemple, puisqu’il n’y a plus de courses…).

Dans tous les cas, chacun fait au mieux possible pour assurer la continuité de la presse coûte que coûte – et nous les premiers !

5. Nous sommes environ 90% des magasins à être restés ouverts, à date, et selon les chiffres des messageries (ceux de Culture Presse sont sensiblement les mêmes, les calculs semblent donc cohérents). Majoritairement, ce sont les Relay (très compréhensible puisqu’il n’y a plus un chat dans les gares ou les aéroports !), mais aussi nos amis les kiosquiers parisiens, à qui je témoigne mon soutien également. Enfin, des rayons presse en GMS, le personnel réduit se reportant en priorité vers l’alimentaire.

Je tiens à saluer l’effort de vous tous qui restez ouverts, alors que les temps sont durs ! Adapter ses horaires et animer son point de vente avec des services utiles à nos clients semble être la meilleure stratégie.

Voilà pour le point de situation. Pensez à consulter le site internet de Culture Presse, il vous apporte les infos pratiques. Enfin, n’hésitez pas à nous faire remonter vos questions, vos idées, et vos besoins. Nous nous faisons un point d'honneur à les traiter selon nos capacités et vous apporter des réponses de façon globale, par mes messages, voire individualisée si cela nous est possible.

A très bientôt,
Solidairement,

Daniel Panetto
Président de Culture Presse