Covid-19 : Message de Daniel Panetto aux marchands de presse du 6 avril

Chères consœurs, chers confrères,

J’espère que chacun(e) d’entre vous va bien ainsi que vos proches. Tout d’abord, merci encore pour vos nombreux témoignages de sympathie et d’encouragement.
Je reviens vers vous comme promis, avec un point sur la situation alors que nous entamerons une 4ème semaine de confinement et que la crise sanitaire bat toujours son plein, hélas.

1. Premier point que je tenais à aborder avec vous. Le fonds de solidarité permettant de doter les petites entreprises de 1500 € sur mars, puis sur avril, en cas de perte d’au moins 50% de notre chiffre d’affaires. Si cette mesure ne s’applique pas à tous, heureusement, nous avons œuvré, au travers de la CDF, pour nous en ouvrir largement les portes : rappelons que les commerces ouverts n’étaient pas concernés à l’origine, que le seuil de perte de CA avait été fixé à 70%, et que l’aide ponctuelle a été rendue renouvelable. Grâce à vos remontées, nous travaillons en direct pour convaincre le gouvernement d’améliorer ses mesures.

Soyons clairs. La mesure ne s’applique pas à tous nos confrères. Je suis d’ailleurs soulagé que certains d’entre nous n’en aient pas besoin ! En revanche, nous avons relevé avec vous ce que nous estimons être une injustice, notamment pour ceux qui exercent en société. Pour le moment, l’aide concerne les entreprises qui ont réalisé un résultat net avant impôt de 60 000 €… mais il convient de réintégrer la rémunération du ou des gérants. Ceux-là mêmes qui ne bénéficient pas par ailleurs du chômage partiel… J’ai jugé bon d’en aviser les pouvoirs publics ce matin, via la CDF, à l’audioconférence avec Bruno Le Maire et les ministres concernés. Notre demande est donc de ne pas intégrer le salaire de la gérance, pour les sociétés, dans le résultat. Cette demande est instruite par le ministre et nous attendons une réponse dans la semaine.

2. Je vous invite à nouveau à suivre mon exemple (mais je préfère insister sur les choses importantes quitte à me répéter !) en demandant un prêt garanti par l’Etat. A ce jour, 20 milliards sont déjà dans les tuyaux de la BPI et garantis par l’Etat. Avec une croissance de 2 milliards d’euros par jour, concernant ces prêts. Face à une crise comme celle-ci, utilisons les dispositifs proposés et assurons d’abord la survie de nos affaires. Ces mesures sont d’abord destinées aux plus petits commerçants, c’est bien notre cas ! En parallèle, je tente de faire bouger les lignes chaque fois qu’il en est possible. Et nous gérerons la suite en chefs d’entreprise responsables, avec les mesures que nous suggèrerons ensemble au gouvernement pour assurer la reprise.

3. Concernant le chômage partiel : Muriel Pénicaut le rappelait ce matin, de nombreuses entreprises y ont fait appel : plus de 450 000 entreprises à ce jour, ce qui représente plus de 5 millions de salarié dans le secteur privé. Seuls 2% des dossiers sont refusés ! Dans six cas sur dix, ce sont des salariés de PME. Là encore, n’hésitez pas à y recourir !

4. Côté fournisseurs : je vous en avais parlé, j’ai demandé à la FDJ s’il était possible de décaler les prélèvements, mais après avoir étudié la faisabilité de ma demande, cela ne sera malheureusement pas possible – l’argent des mises appartient en effet aux joueurs. Si je le déplore, je tiens toutefois à rappeler que l’activité jeux génère une trésorerie positive.

5. Côté protection de votre santé, celle de vos salariés et de vos clients pendant cette période : vous n’êtes évidemment pas sans savoir qu’il y a dans notre pays une pénurie de gants et masques, et qu’il est difficile de trouver massivement du gel hydroalcoolique. Ceci étant dit, j’explore quand même des pistes pour que nous puissions en avoir dans nos points de vente, notamment avec la FDJ, mais aussi avec Presstalis. En attendant, nous faisons tous avec les moyens du bord, moi le premier : j’ai tendu un film plastique devant ma caisse, par exemple, comme beaucoup d’entre nous, en attendant ma commande de vitre en plexi, passée chez ce fournisseur. N’importe quel masque ou écharpe en tissu sera mieux que rien. Evidemment, n’oubliez pas les gestes barrières et le lavage de mains régulier... cela va de soi ! Et le respect de ceux-ci par notre clientèle !

6. Je n’oublie pas les autres sujets hors Covid19, et notamment la mise en œuvre de l’assortiment qui est une priorité absolue. Nous avons saisi officiellement le Ministère de la Culture, pour savoir ce qu’il en est actuellement et notamment parce que le délai de mise en place d’un accord interprofessionnel (6 mois) est inscrit dans la loi. L’Etat va devoir sans doute proroger ce délai vu la situation. L’Arcep est également informée de notre demande. Je vous tiendrai bien entendu informés des suites de ce sujet !

7. Point pratique, qui répond à vos nombreuses questions : les encyclopédies. J’ai contacté leur syndicat, et je vous informe donc que celui-ci confirme un problème d’approvisionnement pour les objets fabriqués en Asie, et de conditionnement de leur offre composite. Mais il garantit que tous les numéros jusqu’à la fin de toutes les collections commencées seront publiés. Vous pouvez donc expliquer et rassurer vos clients là-dessus – et mettre une petite affichette dans vos commerces par exemple. Bien entendu, la publication normale des encyclopédies reprendra dès que possible.

8. Dernier point, je saisis l’occasion de vous dire que les choses s’accélèrent en ce moment côté Presstalis. Je reste attentif au sujet et je reviens vers vous rapidement pour vous donner des informations et notre lecture de la situation – sans doute demain.

Dans l’attente, prenez soin de vous, de vos proches, et gardez courage !

Très solidairement, et très sincèrement,
Daniel Panetto