Lundi, Cédric Dugardin, le Président directeur général de Presstalis, a déposé une déclaration de cessation de paiement pour Presstalis et sa filiale SAD. Je vous ai régulièrement parlé de la situation de Presstalis dans mes messages directs et dans mes éditos : cette procédure était devenue inéluctable, nous nous y attendions. Elle tombe donc maintenant ; nous en prenons acte.
Que va-t-il se passer maintenant ? Le Tribunal de commerce de Paris va entamer une procédure de redressement judiciaire, qui commencera par une période d’observation – celle-ci est fixée à 6 mois renouvelables une fois, avec une première évaluation dans deux mois. Sur le plan pratique, rien ne change : la messagerie va poursuivre la distribution – ses dettes étant gelées. Inutile de s’affoler, donc. Il me semble même que les éditeurs vont pouvoir sortir de leur incertitude, que j’appelle de mes vœux, en utilisant la garantie offerte par cette procédure, et qu’ils devront pouvoir enfin nous approvisionner comme l’exigent les besoins de la vente. Nos besoins !
Une liquidation brutale étant impossible - elle serait fatale pour nous marchands et au-delà pour nombre d’acteurs de la filière, cette période d’observation va être mise à profit pour poursuivre les échanges entre éditeurs et pouvoirs publics, et pour les conclure enfin. Deux plans pour la poursuite des activités de distribution sont encore sur la table. Un premier est porté par la coopérative des magazines et les MLP ; un deuxième par les quotidiens et Presstalis. Ces débats ne concernent pas les marchands, je l’ai déjà dit : l’important pour nous étant que la distribution se poursuive dans des conditions qui nous conviennent, et sans rupture de nos facturations et crédits de fournitures, ainsi que des rémunérations qui nous sont dues.
En revanche la situation sociale risque d’être compliquée dans les jours à venir : les salariés de la messagerie sont inquiets, et tous les plans prévoient une baisse des effectifs. Des mouvements sociaux auront lieu ; ils auront hélas un impact sur la distribution. Nous souhaitons que les conséquences soient les moins impactantes possibles pour nous marchands, surtout dans le contexte actuel où nous sommes fragilisés par la crise sanitaire. Si je peux comprendre que chacun défend ses intérêts ; nous sommes dans un système commun où chaque action impacte le maillon suivant de la chaîne. Je condamnerai avec fermeté toute action qui entraverait notre activité dans cette période inédite qui impose à tous responsabilité et solidarité.
Enfin, rien ne change concernant nos compléments de rémunération. Ils seront versés, je le répète et vous le garantis. Les chèques seront envoyés dans les tous prochains jours. Enfin, vous entendrez sûrement çà et là des discours alarmistes et catastrophistes : gardez votre sang-froid, et comptez sur toutes les équipes de Culture Presse pour défendre nos intérêts.
Je continuerai le contact direct avec vous pour vous tenir au courant des avancements de la situation.
Prenez soin de vous et de vos proches,
Daniel Panetto