Alwenna Jegat, vice-présidente de la délégation de Vannes

Le navire Culture Presse continue de se faire porter par de nouvelles vagues. L’une d’elles l’a fait accoster à Belle-Île-en-Mer, un charmant îlot au large du Morbihan. Et c’est à Alwenna Jegat qu’on doit ce nouveau point sur la carte. 

Elle fait partie de ces marchands de presse à l’histoire si particulière. D’abord, parce qu’elle ne partage le charme de travailler sur une île qu’avec très peu de confrères. « Je suis un peu la seule à habiter sur une île, mis à part nos amis corses. Sauzon (une des quatre communes de Belle-Île), c’est le genre d’endroit où tout le monde se connaît. Les trois quarts de mes clients me  connaissent depuis que je suis toute petite. Nombreux sont même des proches. Je suis très attachée à cette ambiance », explique-t-elle. Ensuite, parce qu’en reprenant la presse-tabac Saint-Nicolas, Alwenna Jegat prolonge une aventure familiale initiée quatre générations plus tôt par son arrière grand-mère. 
« À l’origine, elle tenait un commerce en alimentation générale. Puis c’est par le biais de ma grand-mère, dans les années 70-80, que se sont développés l’épicerie, la presse et le tabac. En 2002, les trois activités ont été scindées en deux dans des locaux différents. Une épicerie, rachetée par ma mère en 2011, et une presse-tabac gérée par ma grand-mère jusqu’en 2023 », retrace la commerçante.
Pendant près d’un an et demi, la jeune employée s’est formée au métier sous l’oeil avisé de son aïeule jusqu’à la grande consécration. « J’ai racheté la presse-tabac à l’âge de 21 ans. Devenir patronne aussi jeune, c’est une grande fierté », assure Alwenna Jegat. Une fois aux commandes, la jeune femme ne chôme pas. Au sens propre, puisqu’elle s’efforce de maintenir son magasin ouvert tout au long de l’année. « Il y a bien de la presse tous les jours non ? », s’amuse-t-elle. Et encore plus au figuré. Dans son local de 50 m2, Alwenna Jegat cherche toujours à concrétiser de nouvelles idées et à étoffer ses activités. Elle ne manque pas d’initiatives et quand on est élue vice-présidente de sa délégation, c’est une qualité qu’il faut bien avoir. « Malgré mon âge, je n’hésite pas à prendre les devants. J’ai consolidé les liens entre les buralistes et les marchands de presse de Belle-Île. J’ai créé un groupe WhatsApp avec les premiers et je vois très souvent les seconds. C’est important qu’on se soutienne », milite la gérante qui se hâte à faire du terrain et à parcourir d’autres horizons. « Quand je me rends aux réunions locales ou au congrès national, je découvre d’autres réalités que la mienne. Et avec cette multiplication de points de vue, on constate mieux ce qui cloche chez nous ou chez le voisin », observe-t- elle. Nul doute que la grande famille des marchands de presse de Bretagne saura choyer sa nouvelle élue. Mais attention au gentilé. Quand on vit à Belle-Île-en-Mer, on n’est pas Morbihannais, encore moins breton. On est Bellilois ! Pour le meilleur, et pour rien d’autre.