Bruno Ansel, président de la délégation Besançon-Mulhouse

Comment passe-t-on d’une carrière de plus de 25 ans dans l’électronique à la gestion d’un commerce de presse ?

À 46 ans, après des années faites de mutations et de déménagements successifs, Bruno Ansel a franchi le pas en reprenant à Munster, sa ville d’origine, une presse-tabac. « Je cherchais une activité où je pourrais être indépendant et à mon compte. Coiffeur, je ne suis pas sûr que ça aurait marché… » plaisante aujourd’hui le commerçant. Avant de reprendre, plus sérieux : « Je n’avais pas envie de déménager une énième fois. J’ai su que la presse-tabac était à vendre, et le commerce, je savais faire. Et puis j’aimais bien la presse : dans mes années de vadrouille, j’achetais régulièrement un journal ou un magazine pour me poser et prendre le temps de lire. Alors, je me suis dit : pourquoi pas ».
Aujourd’hui, pas de regrets : les affaires marchent plutôt bien et les relations avec le dépôt de Mulhouse se sont sensiblement améliorées depuis la reprise de ce dernier par un dépositaire indépendant il y a deux ans. Mais d’expérience, Bruno Ansel sait que les sujets de vigilance ne manquent pas. Son adhésion à l’organisation professionnelle avait d’ailleurs commencé comme ça. « À Munster, il y a deux points de vente de presse. En 2009, un supermarché en périphérie a décidé de prendre la presse, ce qui m’a donné une motivation pour adhérer. Il est plus facile de se défendre quand on voit les choses de l’intérieur plutôt que de l’extérieur », se souvient-il. Repéré et soutenu par Marcel Hellich, alors président départemental du Haut-Rhin, Bruno Ansel s’implique davantage et devient délégué, puis viceprésident départemental.
En novembre dernier, nouveau défi, puisqu’il a succédé à Marcel Hellich en tant que président de la délégation Besançon-Mulhouse. Une fonction dans laquelle il entend « défendre nos points de vente et la presse, militer pour le principe de la distribution de la presse tel qu’il existe aujourd’hui, et être à l’écoute de mes confrères marchands ». À quelques semaines du congrès national, auquel il se rendra comme chaque année, le commerçant admet un point de vigilance sur l’avenir de Presstalis, et sur la mise en oeuvre de la réforme de la loi Bichet. « L’opportunité nous est donnée de faire vraiment notre métier de commerçant. Mais mes confrères ont un vrai besoin d’explication et d’information sur le sujet, et ce travail ne va pas se faire en un jour », souligne-t-il. Une vaste mission pour commencer un mandat !