Charles Sater, président de la délégation de Versailles

Si on devait employer un mot pour décrire le parcours de Charles Sater, ce serait sans doute la détermination.

Détermination en 1992, quand il décide de quitter son Liban natal pour tenter sa chance en France après une première carrière en tant que prothésiste dentaire et orthodontiste, puis responsable d’un laboratoire militaire à Beyrouth. « Depuis mon enfance, je n’avais connu le Liban qu’en guerre. Je suis arrivé en France seul, j’ai pu être embauché et obtenir mes papiers.
Mon amie de l’époque m’a ensuite suivi et nous avons fondé notre famille ici », se souvient Charles Sater.
Détermination ensuite pour poursuivre sa carrière, en enchaînant les postes de responsable logistique au sein des ateliers de l’architecte Jean Nouvel, puis conseiller et négociateur en immobilier.
Détermination enfin dans un ultime changement de cap professionnel en 2015, avec la reprise d’un kiosque de presse à Versailles, dont l’ancien gérant avait fait faillite. « Médiakiosk avait reçu plus de 30 dossiers, et j’étais le dernier. Je leur ai dit que j’allais en faire le premier kiosque de Versailles… et je m’y suis tenu », s’amuse-t-il. À quelques encâblures de l'emblématique château, Charles Sater voir défiler plus de 500 clients par jour, et ne se lasse jamais de la dimension humaine de son métier. « On est à la fois vendeur et psychologue, il faut répondre aux besoins des clients, savoir les conseiller si on le peut tout en restant à sa place… je crois que mes différentes expériences passées me donnent le bagage nécessaire », explique le commerçant. Un bagage que Charles Sater met aussi, depuis quelques années, au service de Culture Presse et de ses confrères. Repéré pour son dynamisme par son dépositaire puis par l’organisation professionnelle, le kiosquier est d’abord devenu délégué au sein de la  délégation de Versailles, avant d’en prendre la présidence. « Aimer représenter les autres, j’ai toujours été comme ça ! Au Liban j’avais 70 personnes sous ma responsabilité.
J’ai toujours aimé trouver des solutions, aider du mieux que je peux. Alors quand l’organisation professionnelle est venue vers moi, cela s’est fait naturellement », explique le marchand, qui veut surtout maintenir le contact avec ses confrères. « J’appelle, on se voit quand notre planning et notre organisation le permettent… on ne peut pas changer le monde, mais on peut essayer d'aider les autres ! » Parmi ses sujets de prédilection, la nécessité de la formation, la sensibilisation des éditeurs à l’importance de la vente au numéro pour faire vivre le réseau face à l’abonnement, la rémunération, mais aussi le dialogue commercial et l'indispensable marge
de manoeuvre des marchands pour agir sur leur offre. Autant de dossiers que le kiosquier versaillais ne manquera pas d’aborder lors de son mandat… avec détermination, toujours !