Christophe Ghersinu, président de la délégation de Valence

Christophe Ghersinu

Deux magasins de presse, six enfants, une casquette de président de délégation pour Culture Presse, une autre en tant que secrétaire général de la chambre syndicale iséroise du tabac, un mandat d’élu municipal.

C’est peu dire que les journées de Christophe Ghersinu, marchand à Saint-Marcellin, sont chargées, et que le commerçant isérois est sur tous les fronts. « Je m’engage dans ce qui me tient à coeur, et là où je pense que je peux rendre service », résume-t-il.
Les 20 premières années de sa vie professionnelle, Christophe Ghersinu les a pourtant passées loin du commerce, après une formation de géomètre topographe. Et puis, en 2003, un autre chemin s’est présenté. « J’avais envie d’autre chose, d’aller habiter en Lozère où j’avais des souvenirs d’enfance. J’ai appris qu’au Pont-de-Montvert, où je passais mes vacances depuis tout petit, le bar du village était à vendre. Reprendre l’affaire a été le moyen de concrétiser mon changement de vie », explique le commerçant.
Dont la première décision a été de réimplanter un rayon de presse dans ce village qui en était privé depuis des années. « J’aime le papier, je n’y peux rien ! sourit Christophe Ghersinu. Pour moi, cela relève du service public et de la démocratie : ne pas avoir de presse dans un territoire, ce n’est pas normal ».
Il faut croire que l’expérience a été fructueuse puisque 11 ans plus tard, en prenant la direction de Saint-Marcellin en Isère, le marchand a changé de département mais… pas de métier. Depuis peu, il est même à la tête d’un deuxième magasin, une presse-librairie flambant neuve lancée fin mai dans cette commune aux portes du Vercors. Lors de son installation à Saint-Marcellin en 2014, Christophe Ghersinu a été approché par Culture Presse, a adhéré à l’organisation professionnelle et participé à sa première
réunion locale… avant de choisir de s’impliquer davantage. « Je me suis juste dit que je pouvais aider d’autres à progresser ou régler quelques soucis », explique-t-il simplement. Le voici désormais président de la vaste délégation de Valence, qui ne couvre pas moins de trois départements. « Je fonctionne surtout par téléphone, mes collègues peuvent me joindre dès qu’ils en ont besoin, y compris sur mon portable. Et quand il y a un souci important, je me déplace », indique l’élu local, qui défend son « engagement politique global : la sauvegarde des commerces, des services publics dans les territoires ruraux ».
Pour le commerce de presse en particulier, Christophe Ghersinu cite deux chevaux de bataille : l’importance de la formation, initiale comme continue, et « l’équité de traitement entre les magasins ». Et insiste sur la mobilisation de tous. « Plus on sera nombreux, plus on pourra faire avancer les choses, d’autant que des dossiers importants comme l’assortiment, le plafonnement, ou la facturation sont en route. Nous devons revenir à des valeurs de partage et d’entraide : si l’on n’y arrive déjà pas entre marchands, alors vers qui nous tourner pour être aidés ? ». On n’aurait pas mieux dit.

Sarah Benlolo
Bio Express

Juin 1972 : Naissance à Thiais (Val-de-Marne)
1992 : Après un bac pro de géomètre topographe, travaille en tant que géomètre, puis formateur en dessin industriel, et directeur de vente dans une société de matériel électrique
2003 : Reprend un bar-tabac au Pont-de-Montvert (Lozère) et y implante la presse
2014 : Reprend son commerce à Saint-Marcellin (Isère) et adhère à Culture Presse
2019 : Est élu président de la délégation de Valence
2022 : Créée un second commerce de presse à Saint-Marcellin (Isère)