
Tout part d’une simple question, qui comme tant d’autres, aurait pu être anodine. « Et si je reprenais le tabac de ma grand-mère ? ».
Sans s’en rendre compte, Jessica Bianconi vient d’écrire les premières lignes de son histoire de marchande de presse. Après
un baccalauréat, une licence de droit non validée à Corte, et plusieurs jobs saisonniers, elle décide de reprendre le flambeau de sa grand-mère, qui tenait un tabac depuis plus de 20 ans. Peut-être était-ce sa destinée elle qui, plus jeune, aimait « bien jouer à la marchande ».
De nature sociable, elle s’est rapidement familiarisée avec son commerce, mais surtout avec ses clients avec qui elle maintient une certaine proximité. « On est un relais entre l’actualité et nos clients. C’est toujours sympa le matin quand ils viennent prendre leur journal et discuter de l’actualité. Tout le monde a son petit mot à dire », explique-t-elle. En hiver, ils sont entre 300 et 400 par jour à franchir les portes de son magasin. En été, son commerce qui caresse (presque) le bord de mer peut voir passer jusqu’à 2 000 clients par jour. En 2016, Jessica Bianconi rachète le fond de presse voisin de son établissement pour l’intégrer à son commerce. Sûrement une nouvelle marque du destin puisqu’après cette acquisition, la commerçante découvre Culture Presse. Devenue adhérente, elle s’enrichit de nouvelles rencontres. « On est une grande famille. Je le ressens tant dans les salons que dans les congrès. On sent que chacun s’intéresse à tout le monde sans jalousie », affirme-t-elle.
Son arrivée au sein de Culture Presse lui a aussi permis d’en apprendre davantage sur le fonctionnement du métier, et ses pistes d’amélioration… qui malheureusement, ne manquent pas en Corse, alors que l'île de Beauté subit souvent les affres de la distribution en raison de son caractère insulaire. « En Corse, on n’est pas gâtés. Quand les marchands du reste de la France reçoivent les quotidiens nationaux à 7 heures du matin, ils nous arrive de ne pas les avoir reçus à 10h30 voire 11 heures, regrette-t-elle. On n’a pas d’autre choix que de faire avec. Au début les clients se plaignent, après ils finissent par en rigoler avec nous. »
Côté féminisation de la profession, Jessica Bianconi constate une évolution ces dernières années. À son échelle, elle n’hésiterait d’ailleurs pas à conseiller à d’autres consoeurs d’adhérer à Culture Presse. « L’union fait la force ! Plus il y a de personnes investies, plus il est facile de faire bouger les choses », harangue-t-elle. En attendant, elle peut se réjouir du développement de son point de vente. Elle a su élargir la gamme de son commerce afin que tout le monde puisse y trouver son bonheur. Le sien, cela serait que son fils prenne sa succession. Peut-être, qu’à son tour, cela sera sa destinée.
Juillet 1985 : Naissance à Bastia
2003 : Après son baccalauréat, étudie le droit et travaille en parallèle en tant qu’Auxiliaire de vie scolaire (AVS)
2011 : Reprend le tabac de sa grandmère puis ouvre une boutique de décoration
2016 : Intègre la presse à son commerce en reprenant le fonds voisin
2021 : Devient déléguée sur la délégation de Corse de Culture Presse