En 2005, la voie de Julien Ripaud semblait toute tracée : passionné par les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, le jeune homme d’alors 20 ans préparait son Bac professionnel cuisine après un BEP dans le même domaine.
Un terrible accident de voiture bouleverse ce parcours jusque-là sans faille. « Le conducteur de notre voiture est décédé. De mon côté, j’ai été envoyé dans un centre de rééducation pour grands accidentés, je ne pouvais plus bouger mon bras droit, j’ai effectué 3 800 heures de rééducation. Avant l’accident, je projetais de partir en Grande-Bretagne, mais j’ai dû me consacrer à ma santé pendant deux ans. Cela a été un choc terrible dans ma vie », confie avec émotion Julien Ripaud.
Malgré tout, le jeune homme obtient son Bac professionnel puis, en 2007, reprend ses études en contrat de qualification. Il intègre un grand groupe hôtelier dans lequel, à force de détermination, il grimpe les échelons, jusqu’à s’expatrier finalement en Angleterre où il dirige l'un des hôtels de l’aéroport de Heathrow (Londres). En 2012, touché par « le mal du pays », il revient en France et rejoint une chaîne de restauration en tant que directeur itinérant. C’est aussi à ce moment qu’il rencontre celui qui deviendra son mari, et pour lequel il décidera quelques années plus tard, une nouvelle fois, de changer de voie. « En 2016, l'entreprise de mon mari a procédé à des licenciements économiques. Cela a été le déclic pour nous associer, monter notre projet en alliant les compétences de chacun. C’est dans le commerce de presse-tabac que je le voyais s’épanouir. Quant à moi, issu d’une famille de commerçants, j’ai toujours eu la culture de l’entreprenariat et du travail qui paie », explique Julien Ripaud.
En 2018, c’est le grand saut : le couple jette son dévolu sur L’Escale, une presse-bar- tabac de Trignac très diversifiée, dans laquelle il engage deux ans plus tard 170 000 euros de travaux. Depuis, les deux marchands s’épanouissent pleinement dans leur nouvelle activité et font preuve de leur dynamisme… au point d’être repérés par certains commerciaux, qui ont soufflé l’idée d’une visite à la
délégation régionale de Culture Presse. « Je n’avais pas adhéré au moment de la reprise de mon commerce. Au printemps dernier, on est venu me chercher, le courant est passé. Je suis tout de suite allé voir certains points de vente, sans attendre qu’on me confie des missions. Je suis passionné de politique au sens large. Alors… soit je préparais les municipales de 2026, soit je m’engageais avec Culture Presse ! », raconte Julien Ripaud avec humour.
Désormais président de la plus vaste délégation de Culture Presse, le commerçant accueille très régulièrement des confrères dans son point de vente, dont il veut faire « une référence au sein de la profession ». Il bataille pour que la formation initiale redevienne obligatoire pour les marchands de presse, et milite pour une « plus grande complémentarité avec le monde du tabac ». « Je crois qu’il faut bien comprendre que c’est tous ensemble que nous avancerons et défendrons nos intérêts. Je ne me prive pas de rappeler à mes confrères ce que l’organisation professionnelle a obtenu récemment, notamment en termes d’aides. C’est partie prenante, partie gagnante : si demain, chacun vit sa vie, le réseau n’y résistera pas ! », résume Julien Ripaud. Un engagement récent, mais déjà bien affirmé !
Mars 1985 : Naissance à La Roche-sur-Yon (Vendée)
2005 : Obtient son Bac pro cuisine, après un BEP et un apprentissage en cuisine. Subit un très grave accident de voiture
2007 : Intègre un grand groupe hôtelier, puis part travailler en Grande-Bretagne
2012 : Revient en France, et devient directeur itinérant dans une chaîne de restauration
2018 : Reprend son commerce de presse à Trignac (Loire-Atlantique)
2022 : Est élu président de la délégation de Nantes de Culture Presse