Jeune, mais droite dans ses bottes : c’est ce qui pourrait résumer la personnalité de Noémie Yger.
À 25 ans, la jeune femme est marchande de presse depuis quatre ans, et évolue dans le point de vente détenu par son père à Houdemont, en périphérie de Nancy. Elle a pourtant d’abord envisagé de devenir professeur des écoles, après des études en psychologie et sciences du langage. « Dès le premier mois de mon stage, je ne me suis pas sentie à l’aise au milieu de la classe. Depuis mes 18 ans, je travaillais ponctuellement au magasin de mon père, pendant les vacances notamment. J’ai sauté le pas pour y travailler à temps plein », explique-t-elle. A-t-elle alors fait ce choix faute d’avoir trouvé une autre voie ? « Mes parents m’ont posé la même question ! Mais ma place est derrière mon comptoir, avec mes clients : c’est là que je suis à l’aise, que je me sens utile, et je crois que c’est ce que je fais bien », assure Noémie Yger avec aplomb. Le magasin familial, situé en galerie marchande, voit passer jusqu’à 1 500 personnes par jour le week-end, dont de nombreux habitués.
Un contact humain essentiel aux yeux de la jeune commerçante : « cela peut paraître bête, mais mes clients, je les aime. Quand ils entrent chez nous, ils ont besoin d’un accompagnement et d’une réponse. Parfois, nous sommes les seules personnes qu’ils verront de la journée ! ». De fait, la Nancéenne s’épanouit pleinement dans son commerce, repris il y a trois ans à un certain… Jean-Luc Joffin, président de la région Nord-Est de Culture Presse ! « Nous avons adhéré dès le départ à l’organisation professionnelle, explique Noémie Yger, ce qui nous semblait normal compte tenu des avancées obtenues et la représentation de notre profession ». Après plusieurs réunions locales, la commerçante cherche à s’engager davantage. Elle sympathise avec Hélène Odinot, présidente de la délégation de Nancy, et prend l’année dernière des responsabilités en devenant déléguée.
Depuis, elle maintient le contact avec ses confrères majoritairement par téléphone. Surtout, elle reçoit les nouveaux entrants dans la profession, en lien avec les formations organisées par le dépôt de Nancy, pour des immersions dans son magasin.
« C’est l’occasion de leur montrer la réalité de notre métier. Et puis, de leur parler de Culture Presse et, plus largement, leur dire que je suis tout simplement là pour eux. On m’appelle souvent pour des questions ponctuelles ou de petits services. Pour moi, cela ne prend que quelques minutes de répondre, mais peut aider grandement le confrère », résume Noémie Yger. De la patience, cette mordue d’équitation en a à revendre. Et elle compte bien mettre en avant ces valeurs d’entraide… et les transmettre un jour à sa fille Jade, un an et demi. « Nous sommes des confrères et pas des concurrents. Aider un collègue, c’est bénéfique pour l’ensemble de la profession. Nous devons tous travailler dans le même sens », plaide-t-elle. Lors de son premier congrès national, en mars dernier, Noémie Yger a apprécié de pouvoir échanger avec ses confrères de toute la France, et « avec des gens qui étaient là pour nous montrer qu’ils aimaient notre métier ». Un métier qu’elle n’envisage pas de quitter de sitôt : « dès que je le pourrai, je prévois de racheter le magasin de mon père. Il le sait, je lui dis toujours de ne pas m’oublier ! », se projette la commerçante. Droite dans ses bottes, on vous dit !
Août 1998 : Naissance à Nancy (Meurthe-et-Moselle)
2019 : Après une licence en psychologie et une licence en sciences du langage, effectue un stage pour devenir professeur des écoles
Hiver 2019 : Travaille à temps plein dans le commerce de presse familial à Frouard (Meurthe-et-Moselle), puis à Houdemont (Meurthe-et- Moselle)
2022 : Devient déléguée sur la délégation de Nancy de Culture Presse