
Faire du "projet de sa vie" la fierté de sa ville, c’est l’accomplissement qu’a réalisé Virginie Desbos à la veille de ses 39 ans. Après un an et demi d’organisation et d’investissement, l’Iséroise a enfin inauguré son nouveau commerce à une centaine de mètres de son ancienne presse-tabac.
Au coeur du village de Saint-Siméon-de-Bressieux, un point de passage quatre-en-un fait à présent le bonheur des habitants du coin. L’établissement, neuf du sol au plafond, propose la vente de tabac et de presse ainsi qu’un bar et un restaurant ouvert 7 jours sur 7. Tout a été pensé pour le confort de ses habitués. "Le commerce que j’ai rouvert avait une histoire. Je suis en face d’une usine qui est fermée et qui s'appelait la Sedis. J’ai donc appelé mon affaire le Sedis’On. J’ai ensuite récupéré des vieilles cartes postales de la commune que j’ai fait agrandir", détaille la marchande qui peut compter sur ces photos pour ouvrir la porte à la discussion. "Souvent, certains clients me faisaient part de leur nostalgie pour des endroits de la ville. Je voulais donner une touche particulière à ce commerce, le faire vivre par rapport aux villageois. Pour moi mes clients sont une richesse, ils sont ma priorité".
Tout décrit Virginie Desbos dans ces mots. La mère de famille a toujours fait passer le plaisir des autres avant le sien. Il faut dire que quand on fait une partie de sa carrière dans le médical en maison de retraite, puis en faisant de l’accompagnement de fin de vie à domicile, l’empathie et le don de soi deviennent une seconde nature. Durant toutes ces années, elle se dévoue à un métier qu’elle affectionne avant que n’arrive la bascule en 2020. "Je ne pouvais plus supporter d’annoncer des décès aux familles. Voir tous ces gens partir m'était devenu insupportable. J’ai pris la décision d'arrêter parce que l’empathie avait pris le dessus sur mon état psychologique. Je mettais ma santé en danger. Je ne me voyais plus continuer dans ce monde-là », se souvient l'élue de Culture Presse.
Après un temps de réflexion, elle repart pour un nouveau défi avec son frère et reprend un magasin dans une petite commune de l’Isère. Là-bas, elle reçoit l’accueil chaleureux de sa municipalité et de ses nouveaux clients. L’histoire d’amour est née, pour le meilleur et seulement pour lui. « Je n’ai jamais regretté ma reconversion ni mes engagements dans la profession », assure la commerçante. Ça se voit. Avec sa belle équipe, qui compte désormais deux de ses enfants, Virginie Desbos s’épanouit au quotidien et s’essaye sans cesse à de nouveaux concepts pour dynamiser son commerce. C’est la reconnaissance des siens qui la pousse chaque jour à voir plus grand. "À l’ouverture de l’établissement, tous les clients m’ont dit que ce que j’avais fait pour le village était merveilleux. À partir du moment où on a cette reconnaissance, on a envie de tout faire pour eux. J’y mets tout mon coeur et en réponse, ils jouent parfaitement le jeu", s’émerveille-t-elle.
Récemment élue présidente de la délégation de Grenoble, Virginie Desbos n’aura pas de mal à apporter son soutien aux marchands de sa région. Aider les gens dans le besoin et tendre la main, elle l’a toujours fait.
Juillet 1985 :: Naissance à Poitiers
2010 : Après un BEP en carrières sanitaires et sociales, et la naissance de ses premiers enfants, passe un diplôme d'État en aide médico-psychologique
2011-2019 : Multiplie les expériences dans le secteur médical et se spécialise sur la maladie d’Alzheimer
2020 : Met fin à sa carrière dans le secteur médical
2021 : Devient marchande de presse en reprenant un tabac-presse à Saint-Siméon-de-Bressieux (Isère)
2024 : Est élue présidente de la délégation de Grenoble de Culture Presse